[#Beyrouth] Malakoff fidèle à la culture de paix et à son engagement de solidarité

Intervention de Fatiha Alaudat, Adjointe à la Maire en charge des Droits des femmes, de la Lutte contre les discriminations, de la Culture de paix, de la Solidarité internationale et de Ville accueillante Conseil Municipal du mercredi 07 octobre 2020 Subvention de soutien aux populations de Beyrouth

Madame la Maire,

Cher.e.s collègues

Mesdames, Messieurs,

Comme vous le savez, le Liban a été touché par une terrible catastrophe  qui a provoqué une immense émotion chez tous ceux et celles qui connaissent de près ou de loin ce pays et ses habitants, pays qui a été tant de fois meurtri au cours de ces dernières années. Dans ce moment douloureux, la ville de Malakoff apporte tout son soutien aux Libanaises et aux Libanais et tient à exprimer ses sentiments de sympathie aux populations sinistrées et ses condoléances aux familles des victimes. Le 4 août 2020, un incendie se déclare dans des entrepôts sur le port de Beyrouth. Une épaisse fumée noire s’élève et commence à se répandre dans les rues, les avenues. Des gens s’arrêtent, films de près ou de loin, depuis leur balcon, leur voiture. 

Soudain, une détonation assourdissante se produit : c’est une explosion gigantesque, tout est soufflé dans un périmètre de plusieurs kilomètres autour du port, les vitres, les immeubles, les hangars. Tout est recouvert de fumée et de poussière. Des cris, la panique, des scènes d’apocalypse, que tout le monde a pu voir en boucle sur toutes les chaines de TV du monde, se déroulent dans la journée et  les jours qui suivent. 

Qu’en est-il des causes de ce drame ? 

Les entrepôts abritaient quelques 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, un composé chimique d’une rare dangerosité stocké là depuis 6 ans ! S’ils restent rares – quelques dizaines depuis un siècle – les accidents impliquant le nitrate d’ammonium ont des bilans effroyables. Voilà pourquoi son utilisation, son transport, son stockage sont normalement sous étroite surveillance.

Pour rappel, le nitrate d’ammonium est essentiellement produit comme engrais pour l’agriculture car il est riche en azote et favorise la croissance des plantes. Quand on voit ce que cela peut entraîner, ça donne furieusement envie de militer en faveur de l’agriculture biologique et raisonnée ! 

Pour Beyrouth, le bilan est lourd : près de 200 morts et 6 500 blessés. En effet, le quartier portuaire, situé près du centre-ville, est très peuplé et abrite de très nombreux immeubles résidentiels, des bureaux, des écoles, des hôpitaux… Selon les premières estimations des autorités et des ONG, les dégâts causés sont évalués à plusieurs milliards de dollars et auraient engendré plus de 300 000 sans-abris et entraîné plus de 70 000 suppressions d’emplois, des chiffres considérables au regard de la  population libanaise qui s’élève à moins de 7 millions. A cela  n´oublions pas que le Liban accueille 1 million de réfugiés syriens et qu’enfin il doit faire face à l’épidémie du Coronavirus. 

Les besoins sont donc considérables, sur tous les plans. D’autant que le 10 septembre 2020, un nouvel incendie important s’est déclaré dans des entrepôts proches du port de Beyrouth, où sont conservés des médicaments et des denrées issues de l’aide humanitaire. Ce désastre supplémentaire vient aggraver la situation dans un  pays déjà fortement fragilisé par une grave crise politique, économique et sociale qui dure depuis de nombreuses années. Selon un rapport de l’ONU, la monnaie nationale a été dépréciée, elle a perdu 80% de sa valeur entraînant l’inflation des prix, notamment des biens de première nécessité, touchant ainsi  de plein fouet les populations les plus vulnérables, plus de 55% de la population est confronté à la pauvreté souligne ce rapport. 

Très rapidement, la solidarité internationale s’est organisée, et c’est tout naturellement que la Ville de Malakoff a décidé de contribuer à ce soutien aux populations de Beyrouth, fidèle à son histoire, à sa volonté de véhiculer une culture de paix et un engagement  solidaire du local à l’international. 

Nous le faisons systématiquement à chaque fois qu’un drame environnemental ou humain survient. Pour ne citer que les deux dernières années, Malakoff a ainsi apporté  son soutien aux sinistrés du tremblement de terre en Indonésie et à ceux du cyclone Idai au Mozambique (2018), ou encore aux terribles incendies des forêts équatoriales de 2019 en Amazonie ou au Congo. Nous l’avons également fait par solidarité nationale, suite aux graves inondations survenues dans le département de l'Aude l’an passé, où 28 communes avaient été durement touchées. 

Nous portons fièrement ces valeurs solidaires, à notre échelle, avec les moyens qui sont les nôtres, et contribuons en moyenne à hauteur de 1 000 à 3 000 € que nous versons à une ou plusieurs associations et ONG, selon le contexte. 

Pour Beyrouth, comme pour le Mozambique, nous avons choisi de répondre à l’appel de fonds de solidarité lancé par Cités Unies France (association qui rassemble de nombreuses collectivités territoriales pour les accompagner dans la mise en œuvre d’une action de solidarité à l’internationale) et dont Malakoff est membre.

Forte d’un réseau de collectivités partenaires tant au national qu’à l’internationale, Cités Unies France est un outil pour soutenir la puissance publique libanaise,  notamment en aidant Beyrouth et les municipalités autour de Beyrouth à faire face aux besoins sociaux et humains auxquels ce drame les a confrontés  que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, de  l’alimentation ou du logement, tant les besoins sont immenses.

Je vous propose donc, Mme la Maire, cher.e.s collègues,  de valider cette aide exceptionnelle comme un message de solidarité et de paix envoyé aux populations libanaises pour les aider à reconstruire durablement leur pays dévasté.

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